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Cashew nuts
Mighty Earth

L'industrie de la noix de cajou impacte la nature et menace des espèces sauvages emblématiques.

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La Côte d'Ivoire produit chaque année 1 million de tonnes de noix de cajou. Cette production réduit les forêts endémiques, dévastent les habitats des espèces et remplacent les cultures vivrières traditionnelles.

Une rapide introduction

Au cours des 40 dernières années, l'augmentation de la demande mondiale a entraîné une expansion rapide de la culture de la noix de cajou. La noix de cajou est un fruit à coque polyvalent, utilisé dans les plats, les en-cas et les substituts du lait. Elles sont riches en vitamines et minéraux essentiels et présentent de nombreux avantages pour la santé, mais peu de consommateurs connaissent l'impact de la culture et de la transformation des noix de cajou sur l'environnement et sur les personnes travaillant dans l'industrie, en particulier en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou brutes.

Mighty Earth révèle les principaux problèmes posés par l'industrie du cajou en pleine expansion en Côte d'Ivoire et fournit des recommandations pour créer un avenir durable pour le cajou.

De l'arbre à chez vous

Le défrichage

Les arbres et les buissons sont coupés dans les régions boisées de la savane pour faire de la place aux anacardiers.

Quels sont les enjeux ?

La culture du cajou s'est rapidement répandue dans les savanes herbeuses du nord et les savanes boisées de Côte d'Ivoire. Les exploitations de cajou occupent aujourd'hui 1,6 million d'hectares de terres, soit presque l'équivalent de la superficie d'Hawaï. Dans certaines régions du pays où l'on cultive l'anacarde, jusqu'à 25 % de la végétation d’origine a disparu en moins de quatre ans.
Les savanes du nord de la Côte d'Ivoire constituent un écosystème unique, vital pour la faune locale. Mais ces habitats disparaissent rapidement. Dans certaines régions, les anacardiers ont remplacé la végétation indigène à perte de vue. Même les zones protégées sont menacées. Le parc national de la Comoé, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et abritant le chimpanzé d’Afrique de l'Ouest, espèce en danger critique d'extinction, ainsi que d'autres espèces rares, est aujourd'hui pratiquement encerclé par des plantations d'anacardiers.
Les producteurs de noix de cajou ont eu largement recours aux pesticides pour lutter contre les maladies des cultures et les épidémies de ravageurs. Ces produits chimiques s'infiltrent dans les sols et les nappes phréatiques, polluant les écosystèmes et nuisant à la faune et à la flore des zones de production d’anacarde. Des programmes récents de formation des agriculteurs ont permis de réduire l'utilisation des produits chimiques agricoles mais la surutilisation des pesticides a causé des dommages durables à l'environnement.
Depuis les années 1990, la culture de la noix de cajou en Côte d'Ivoire a été fortement encouragée par les agences gouvernementales, les bailleurs internationaux et les entreprises privées. Bien qu'elle ait initialement stimulé la croissance économique dans les régions historiquement plus pauvres du pays, l'explosion récente de la culture de la noix de cajou a généré une offre excédentaire, créant une surabondance et déprimant les ventes. Il en a résulté un scénario « du boom à la récession », avec des conséquences désastreuses pour les ménages et les entreprises rurales.
Le boom de la noix de cajou dans le nord de la Côte d'Ivoire a encouragé de nombreux agriculteurs de la région à abandonner les cultures vivrières traditionnelles telles que l'igname. Bien que ce changement ait initialement contribué à augmenter les revenus des ruraux, de nombreux habitants de la région dépendent désormais entièrement de l'argent provenant des ventes de noix de cajou. Lorsque le marché de la noix de cajou s'effondre, comme au début de l'année 2023, les familles n'ont plus les moyens de se procurer les aliments qu'elles produisaient elles-mêmes, ce qui les rend vulnérables à la faim et aux carences nutritionnelles.
Lorsque les noix de cajou brutes sont grillées, elles libèrent une huile caustique. La manipulation des noix de cajou récemment grillées dans le cadre du processus de décorticage expose les travailleurs des usines de transformation à cette substance dangereuse, provoquant des brûlures douloureuses et des blessures aux ongles, aux mains et aux avant-bras des travailleurs. Ce travail est principalement effectué par des femmes qui n'ont souvent pas accès à des équipements de protection et qui endurent ces blessures pour gagner leur vie.

RECOMMANDATIONS

Les négociants et les détaillants de noix de cajou doivent collaborer avec les autorités locales, les ONG, les experts universitaires, les coopératives de noix de cajou et les organisations d'agriculteurs pour élaborer et mettre en œuvre un plan d'action national pour la Côte d'Ivoire, afin de briser la monoculture d’anacardiers et restaurer les paysages dégradés. Les domaines d'action prévus sont les suivants :

1. TRAÇABILITÉ COMPLÈTE DES NOIX DE CAJOU

Déployer rapidement des systèmes complets de traçabilité "de la ferme à l'étagère" afin que les entreprises qui achètent et vendent des noix de cajou comprennent l'origine des noix qu'elles achètent.

2. PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ

S'engager à mettre un terme à l'expansion de la production de noix de cajou dans les écosystèmes indigènes et publier des plans d'action assortis d'échéances pour l'approvisionnement en noix de cajou durables.

3. DIVERSIFICATION DES CULTURES ET DES REVENUS

Élaborer une stratégie visant à aider les ménages du nord de la Côte d'Ivoire à réduire leur dépendance à l'égard de la noix de cajou grâce à des programmes de diversification des cultures et des revenus pour les petits exploitants agricoles.

4. RESTAURER LES HABITATS EN ETAT DE DÉGRADATION AVANCEE

Identifier les zones de restauration forestière, en particulier dans les zones d'importance critique pour la faune et la flore, et élaborer un plan de régénération de la nature impliquant les communautés locales.

5. INVESTIR DANS LA RECHERCHE

Financer la recherche sur la culture durable de la noix de cajou et la restauration des paysages.

6. RÉGLEMENTATION DES PAYS CONSOMMATEURS

Interdire l'importation ou la vente de noix de cajou liées à la déforestation sur les marchés de consommation tels que les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni.
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Malheureusement, la culture du cajou provoque la fuite des animaux et la disparition des espèces végétales. Même les plantes médicinales deviennent de plus en plus rares car l'environnement est menacé par l'utilisation abusive de pesticides. — Dramane, agriculteur du Hambol, région productrice de noix de cajou dans le nord de la Côte d'Ivoire.